LA LANGUE VIETNAMIENNE
Intro
Comme le khmer, la langue vietnamienne fait partie du groupe Mon Khmer. Avec 75 millions de locuteurs natifs, bien que le Vietnam compte 20 millions de personnes de plus, c'est la première langue austro asiatique.
À tort, on considère qu'elle n'est pas facile à cause des tons, mais aussi des différences d'accent entre les dialectes de Hanoi, Hue et Ho Chi Minh Ville.
Dans le monde
Avec plus de 85 millions de locuteurs dans le monde, elle est la 16ème plus parlée au monde. On le sait peu mais on la retrouve dans certaines régions du monde.
Ainsi, pas moins de 1,5 million de personnes le parlent aux États-Unis. De même, elle est la principale langue asiatique en France, sans doute en raison du lien fort entre ces deux pays avec l'ex Indochine. Sans compter qu'on le trouve aussi au Canada pour l'Amérique. Au Cambodge, Laos, Russie, Chine et Australie pour l'Asie. Et dans certains pays d'Europe du Nord.
SIMPLE
Un ensemble facile
Saviez-vous qu'il n'y a ni mots variables, ni genre, ni d'articles, ni temps, et une grammaire simple ? Ainsi, tout le monde apprécie grandement cette facilité, ce qui compense largement le ton des mots.
Pour marquer un temps, il suffit l'on ajoute alors un mot devant le verbe. On utilise donc đang pour le présent, đã pour le passé et sẽ pour le futur.
Une écriture simple
Unique en Asie, le système d'écriture de la langue vietnamienne est la seule qui utilise l'écriture latine. Ainsi, elle est l'une des plus simples à apprendre.
Néanmoins, Alexandre de Rhodes, missionnaire français du 17ème siècle, l'élabora avec 29 lettres et 12 voyelles. Ce dernier la romanisa ensuite, alors que jadis écrit depuis le 2ème siècle avec des signes chinois modifiés. Deux raisons ont conduit à cela. D'abord, pour permettre aux gens d'y accéder aisément. Puis, pour répondre à la volonté politique de l'époque de prendre ses distances avec la Chine. En effet, lors d'un séjour à Rome en 1651, il construisit un célèbre dictionnaire trilingue en vietnamien, portugais et latin. Ce travail marqua le passage du style chinois au latin. Il est alors assez simple de lire le vietnamien.
Si le chinois a fortement influencé le vietnamien, la période coloniale française a laissé de nombreuses traces dans le lexique. C'est surtout le cas dans l'alimentation, le bâtiment et la mécanique. De plus, l'ordre des mots est strictement le même qu'en italien: sujet, verbe, objet.
AUTRES ASPECTS
Tons
Voici le cauchemar des étudiants. Comme le chinois, le vietnamien est une langue tonale avec 6 tons au nord et 5 au sud, qui marquent rythmiquement les syllabes.
Syllabes
La langue vietnamienne est monosyllabique. En effet, une grande partie du vocabulaire est constituée de mots d'une syllabe. Si d'autres sont composés de deux syllabes, les mots en comportant davantage sont très rares. De ce fait, la majeure partie du lexique se compose de deux mots simples à lier. Par exemple :
- Bàn (tenir avec la main) + ủi (fer) = fer à repasser
- Bàn (tenir avec la main) + chải (brosse) = brosse à dent
- Cây (bâton) + kéo (couper) = scissors
- Cây (bâton) + bút (écrire) = pen
- Máy (machine) + giặt (laver) = machine à laver
Pronoms
Il faut maîtriser les pronoms personnels car je et tu n'existent pas. Et ce, parce que les Vietnamiens sont une société très familiale et qu'ils se voient les uns les autres comme une seule famille. De plus, les pronoms marquent le respect selon l'homme, la femme, mais aussi l'âge. En effet, le respect des anciens est une base. Ainsi, on vous demande souvent votre âge pour employer le bon pronom personnel.
Voici les principaux : Ông (monsieur), Bà (madame), Bác (oncle), Cô (tante), Anh (frère aîné), Chị (sœur aînée) et Em (sœur ou frère cadet).
Voyelles
Le vietnamien est une langue riche en voyelles, avec 11 voyelles simples et une variété de diphtongues et même de triphtongues. Le lien entre la prononciation et l'écriture n'est pas simple. En effet, une même lettre peut signifier deux monophtongues différentes, ou à la fois une monophtongue et une diphtongue. Aussi, des lettres différentes peuvent représenter la même monophtongue.