LA LANGUE JAPONAISE
Intro
Certains considèrent qu'elle fait partie du groupe de langues altaïques, comme le coréen, mais d'autres contestent ce point. Ce qui est sûr, c'est qu'elle fait partie du groupe spécifique du japonais. En d'autres termes, la langue japonaise est un groupe de dialectes. Près de 128 millions de personnes le parlent au Japon, et quelques autres groupes de milliers de personnes l'emploient dans d'autres pays proches. Par ailleurs, certains migrants âgés, basés au Brésil, la parlent encore au quotidien, ainsi que dans certaines îles du Pacifique jadis sous contrôle japonais.
Dialectes
Quatre classes regroupent les dialectes de la langue japonaise. D'abord, le dialecte est qui comprend Tokyo. Puis, le dialecte ouest, qui comprend Kyoto. Ensuite, les 2 derniers bien que les linguistes mettent souvent à part les dialectes des îles Kyūshū et Hachijō. Notons aussi que les dialectes ryūkyū et des îles du sud ne font pas partie du groupe japonais, bien qu'ils puissent être vus comme tels.
À la fin du 19ème siècle, le Japon imposa une langue standard au détriment des dialectes. Parler un dialecte était même une honte et passible de sanctions. De ce fait, ils ont très vite décliné. Et ce, aussi parce que les médias ont cessé de les diffuser et que les gens sont partis dans des villes où les dialectes étaient absents. Mais ils ne sont pas morts et sont mêmes vus comme les marqueurs d'un précieux patrimoine.
Racines
Wago, ou aussi Yamato Kotoba, est le nom de la langue japonaise indigène. Elle survécut comme dialecte sans grand changement depuis, à l'exception du ton des voyelles de certaines syllabes. Ce système vocalique, différent par nature du chinois, comprenait cinq voyelles. On prononçait deux voyelles adjacentes soit une par une, soit comme une seule voyelle longue, comme aujourd'hui. Toutes ces voyelles ont ensuite été doublées en voyelle longue. Pour cela, une voyelle suit toujours les consonnes, qui elles aussi sont peu nombreuses.
Mère Chine
Au fil du temps, cette langue a emprunté une grande partie de son lexique à des mots chinois qu'elle a ensuite mutés. Jusqu'au 4ème siècle, les différents peuples japonais n'avaient pas d'écriture. Ce sont ensuite les moines bouddhistes chinois du Chán qui l'ont transmise. Mais pas simple de l'adapter à la langue japonaise. En effet, ces deux langues étaient très différentes l'une de l'autre. Mais dès le début du 8ème siècle, les gens ont commencé à employer les signes chinois les plus proches du japonais, ce qui donna le kanji, un mélange des deux. Ces signes chinois sont aujourd'hui appelés man'yōgana.
Quand le japon résiste
Très tôt, le Japon tente de résister. Le Man'yōshū est un recueil de courts poèmes (les waka), qui sont aussi la plus ancienne trace de japonais écrite vers 760. Le Japon a gardé sa propre façon, le kun, de prononcer les signes chinois. Ainsi, on prononce "hito", le signe 人 (personne), si l'on se réfère au kun. En fonction du lien fait avec un autre signe, il peut aussi arriver que certains aient des dictions différentes. De ce fait, aujourd'hui encore, les Japonais peuvent comprendre un signe sans être capables de le lire.
Le plus ancien livre écrit japonais connu, le Kojiki, date de la même époque, de l'an 712. Plus tard, les signes chinois combinés ont donné naissance à une écriture simplifiée, le kanas. Sa forme actuelle est assez récente puisqu'elle date de 1900, pour se répandre ensuite à partir de 1946. Enfin, à la fin du 19ème siècle, le Japon favorisa un japonais standard aux dépens des dialectes. Le nouveau japonais atteint ensuite son apogée entre les années 1940 et 1960.
Voici un résumer de son évolution.
Grammaire et syntaxe
L'ordre des mots diffère des langues latines. En japonais, on place l'objet avant le verbe, et le nom après son adjectif. De plus, il n'y a pas d'article, de genre ou de nombre. Comme en coréen, on ne conjugue pas les verbes selon la personne.
DE NOS JOURS
Courtoisie
La courtoisie est très ancrée dans la société. Ses bases sont simples, ce qui est moins le cas à un niveau élevé.
Alors que les pays occidentaux expriment la courtoisie par rapport à l'interlocuteur, il existe une division claire en japonais. Ainsi, le wadai fait référence à l'objet de la conversation, tandis que le dentatsu concerne une situation de communication. De plus, le système japonais fait clairement la différence entre les membres de votre groupe social (uchi) et les autres (soto).
Cela va même plus loin puisque l'on distingue 3 niveaux qui réfèrent au respect, à l'humilité et à la courtoisie. Mais aussi, une forme simple ou une forme avancée (kudaketa, teinei, keigo).
Tendance dans la vie courante
Il s'agit d'abord de la 10ème langue au monde en termes de natifs. Ensuite, la langue japonaise diffusa l'héritage oriental en Occident pendant des décennies. Certains aspects vont et viennent comme des modes. Le tamagotchi, bonsaï suchi, karaté, kimono ou manga ne vous sont-ils pas familiers ? De plus, grâce à son rang de 3ème économie mondiale, le japonais reste solide en affaires.